Aller au contenu principal

Limiter les complications après transplantation pulmonaire

Recherche d’une approche thérapeutique pour diminuer les conséquences du manque d’oxygène dans le poumon lors des interventions de greffe pulmonaire.

5 ans après une transplantation, plus de la moitié des patients ayant eu une greffe du poumon souffrent d’une dysfonction chronique du greffon pulmonaire. Cela entraîne une difficulté respiratoire qui s’aggrave progressivement. Le Pr Romain Kessler et son équipe du CHRU de Strasbourg mènent un projet ambitieux et innovant pour trouver de nouvelles thérapeutiques. Leurs travaux : contrer les conséquences délétères du faible apport en oxygène au poumon greffé pendant l’intervention, notamment entre le moment où le poumon est prélevé chez le donneur et le moment où il est greffé chez le receveur.

Une complication courante de la greffe du poumon

5 ans après une greffe du poumon, plus de 50% des patients souffrent d'une Dysfonction Chronique du Greffon Pulmonaire (DCGP). Cela peut se traduire par une Bronchiolite Oblitérante, une maladie caractérisée par une inflammation associée à une fibrose* de la paroi des bronchioles. Cela entraîne une gêne respiratoire (dyspnée à l’effort) et au final une espérance de vie diminuée. A l’heure actuelle il n’y a pas de traitement efficace pour la DCGP.

Plus de 50% des patients ont une Dysfonction chronique du greffon pulmonaire 5 ans après leur greffe du poumon.

A la recherche d’un traitement

L’équipe du Pr Romain Kessler cherche des outils thérapeutiques pour limiter les conséquences et la gravité des complications suite à la greffe du poumon. Cela permettrait aussi d’optimiser le traitement lors de transplantations d’autres organes (cœur, foie, reins…).

Comprendre les mécanismes de l’hypoxie tissulaire

La Dysfonction Chronique du Greffon Pulmonaire (DCGP) est certainement due à des causes multiples. L’ischémie, c’est-à-dire une diminution de l'apport sanguin artériel en oxygène au poumon pendant la greffe, semble affecter l’évolution ultérieure du greffon et favoriser la DCGP.

L’équipe du Pr Kessler cherche à répondre aux questions suivantes :

  • Comment les cellules épithéliales qui tapissent les bronches réagissent-elles au manque d’oxygène - l’hypoxie - en présence ou non d’immunosuppresseurs ? Les immunosuppresseurs sont des médicaments dont l’objectif est d’éviter le rejet de l’organe greffé. Mais ces traitements diminuent les réactions de défense de l'organisme contre les organismes étrangers (bactéries, virus, champignons…)
  • Quel est l’effet sur les cellules épithéliales bronchiques en conditions hypoxiques d’un stimulus infectieux ?

La connaissance de ces mécanismes devrait permettre d’envisager des interventions ou des traitements destinés à lutter contre l’hypoxie tissulaire dans l’organe greffé et d’ajuster les doses d'immunosuppresseurs.

Les chercheurs exposent les cellules épithéliales bronchiques à une ambiance hypoxique - manque d'oxygène - pour simuler les effets de l’ischémie - diminution de l'apport sanguin artériel pendant la greffe. L'équipe du Pr Kessler utilise des modèles de culture cellulaire en 2D et 3D.

Ce que fait la Fondation Air Liquide

La Fondation Air Liquide finance un incubateur à hypoxie, des matériels de biologie moléculaire et de cultures cellulaires, des réactifs, et d’autres petits matériels.